Région Sud - Arsud

Interview d'Anaïs LE FLOCH, Responsable du service méthode et communication - Arsud

Anaïs Le Floch présente la campagne de sensibilisation aux risques auditifs « Trop Puissant », initiée par la Région Sud et mise en œuvre par Arsud, à destination des lycéens et des apprentis de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

À quelle problématique répond l’opération Trop Puissant ?

Cette initiative vise deux objectifs : la santé publique et la culture. Elle sensibilise les lycéens et les apprentis aux risques auditifs tout en leur faisant découvrir des artistes et des lieux de spectacle locaux.

Dans quel contexte s'inscrit votre projet et à quels enjeux de territoire répond-il ?

Le projet s'intègre dans les dispositifs d'éducation artistique et culturelle, spécifiques à la culture. Initié par la Région Sud, il couvre l'ensemble du territoire régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Y a-t-il eu un diagnostic pour permettre la mise en place de cette action ?

Les jeunes sont de plus en plus exposés à des niveaux sonores élevés sur de longues périodes (écouteurs/casques audio), ce qui peut entraîner des troubles auditifs irréversibles comme la perte d'audition ou les acouphènes. Ces dommages sont irréversibles.

Depuis quand ce projet existe-t-il ? Quels ont été les moments clés durant l'évolution de votre projet ?

Lancé en 2002 par la Région Sud, ce projet a évolué au fil des ans. Il s'est construit autour des risques auditifs, avec l'apport de contenu pédagogique par Urapeda Sud. Il y a quatre ans, un temps de débat a été instauré, permettant aux jeunes de s'exprimer et de poser des questions. Cette année, une nouvelle thématique a été intégrée : les violences sexuelles et sexistes.

Sur quels critères avez-vous priorisé vos actions ?

Les critères reposent sur le diagnostic et les défis rencontrés par la jeunesse. L'objectif est d'expliquer aux jeunes les risques auditifs et de leur apprendre à s'en protéger par des gestes simples, comme l'utilisation de bouchons d'oreille.

Quels sont les publics cible du projet ?

Cette opération cible les lycéens et les apprentis de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Quelle stratégie avez-vous utilisée pour mobiliser le public concerné ?

La Région Sud mobilise les établissements scolaires via un appel à participation annuel. L'opération est entièrement financée, à l'exception du transport des élèves jusqu'au lieu du concert-débat.

Combien de lycées et apprentis ont participé à cette action ?

Depuis 2002, 65 000 lycéens ont été sensibilisés. Entre 100 et 200 jeunes participent à chaque concert-débat.

Le public a-t-il été inclus dans la conception du projet ?

Les lycéens et apprentis ne participent pas à la conception du projet, mais ils sont très actifs lors des débats. Le projet s'est co-construit avec les différents partenaires impliqués.

Quelle est la temporalité d'un projet ?

Trop Puissant est un projet renouvelé chaque année. L'appel à candidature est lancé chaque année au premier semestre. Arsud commence la production de la tournée au début du second semestre, avec des répétitions en janvier et une tournée d’une douzaine de dates de janvier à avril de l’année N+1.

Quels sont les moyens alloués au projet ?

Arsud est responsable de l'organisation et de la production de l'opération, avec une équipe mobilisée autour d’un référent « jeunesse ». L'opération se déroule dans des salles de spectacles déjà équipées, le matériel supplémentaire provient du parc d'Arsud. Les répétitions se tiennent dans l'espace de création d'Arsud à Bouc-Bel-Air.

Comment les expériences terrain sont-elles remontées aux décideurs, responsables, financeurs ?

Une réunion de cadrage est organisée en début d'année, suivie d'un bilan à la fin de chaque tournée, incluant une évaluation quantitative et qualitative. Le format et le contenu évoluent chaque année en fonction de ces retours.

Quels sont vos partenaires et quels sont leurs rôles dans le projet ?

Arsud collabore avec divers prestataires : Urapeda Sud pour les messages de prévention des risques auditifs, Marsatac Agency pour la programmation musicale et Safer pour le volet sur les violences sexuelles et sexistes.

À la suite de cette évaluation, avez-vous observé des effets inattendus ?

Depuis 2002, les pratiques pour se prémunir des risques auditifs ont évolué : l'utilisation de bouchons d'oreille s'est généralisée, tant pour les spectateurs que pour les artistes, et une législation sur les niveaux sonores dans les lieux de concert a été mise en place.

En outre, les jeunes s'intéressent aussi davantage à la programmation des lieux culturels découverts grâce à cette opération.

Si un territoire souhaite reproduire votre action, quels conseils donneriez-vous ?

Il est essentiel d'identifier des ressources locales, des partenaires et des artistes pour adapter le projet au contexte local.

Avez-vous identifié des points sur lesquels vous voulez évoluer, vous améliorer ?

Il est important de rester à l'écoute des problématiques et des enjeux rencontrés par la jeunesse pour adapter chaque année le format et le contenu du projet.

Quels sont les éléments clés de réussite de votre projet ?

La fidélité des établissements et l'adhésion du public sont des facteurs clés de réussite. La diversité des supports proposés et les temps d'échange dynamisent la participation des lycéens.

De quelle manière valorisez-vous l’action ?

L'opération est valorisée sur les sites internet et les réseaux sociaux d'Arsud et de la Région Sud.

Bibliographie

Région Sud - Arsud - Prévention des risques auditifs